Le cerveau Complexité extraordinaire de nos neurones

La neurogenèse adulte est une réalité. Nous perdons des neurones, certes, mais certains sont remplacés. Tout se passe dans l'hippocampe.

Il pèse, à l'âge adulte, un peu plus de 1 kg et contient quelque 100 milliards de neurones. Chaque moitié du cerveau est constituée de quatre lobes.
Portrait

* Le lobe frontal : il est actif pour le raisonnement et la planification, il nuance nos émotions et instruit les mouvements volontaires. Il permet de transformer nos pensées en mots.

* Le lobe pariétal : il commande les perceptions sensorielles comme le goût, le toucher et la douleur. Il permet la compréhension du langage parlé et écrit. Il met en relation les signaux sensoriels avec nos souvenirs, leur donnant ainsi un sens. Par exemple, une odeur de chocolat chaud vous rappellera cette froide après-midi de novembre, la neige tombait en abondance et votre grand-mère vous avait préparé du chocolat fumant et parfumé.

* Le lobe temporal : il nous permet de distinguer l'amplitude et la modulation des sons. La partie supérieure du lobe temporal permet la compréhension du sens des mots. Il est actif pour la formation et la remémoration des souvenirs. Le lobe temporal droit est dédié à la mémoire visuelle, le gauche plus particulièrement à la mémoire verbale.

* Le lobe occipital : appelé aussi cortex, sert au décodage des informations visuelles. C'est lui qui nous permet de reconnaître les objets en reliant ce que nous voyons à toutes les images mémorisées.

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* L'amygdale : elle ne fait pas partie des 4 lobes externes du cerveau, mais joue un rôle dans l'apprentissage, et surtout, elle revêt une importance capitale dans la gestion et la régulation des émotions. Elle est située près de l'hippocampe.

Naissance du cerveau

Dès les premières semaines de gestation, le processus de création s'opère. Les neurones sont créés à une vitesse vertigineuse : un quart de million de neurones par minute ! Le cerveau du fœtus produit le double de neurones dont il aura besoin durant sa vie. À la moitié de la grossesse, le surplus est détruit.

Les neurones du fœtus ne sont pas connectés, ils commenceront les connexion dès la naissance. Le cerveau va alors mettre en place des trillions de connexions qui permettront de voir, d'entendre, de ressentir, etc. Ces connexions sont générées par les expériences que l'enfant commence à expérimenter dès la naissance : les bruits, les odeurs, les images et toutes les sensations du monde environnemental. Ces connexions sont les synapses. Dès l'âge de 2 ans le nombre de synapses a doublé.
Évolution et métamorphose du cerveau

À l'âge de 11 ou 12 ans, la quantité de neurones du lobe frontal augmente de façon significative. Les chercheurs supposent que c'est la raison pour laquelle certains adolescents ont du mal à contrôler leurs pulsions et leurs émotions. À l'adolescence et jusqu'à environ 20 ans, il se produit un remodelage et le surplus de neurones est détruit. Chez l'adolescent, les émotions sont gérées par l'amygdale, ce qui provoque des réactions instinctives et viscérales, alors que, chez un adulte, les émotions sont régies par le lobe frontal, les réactions sont plus raisonnées.

Des recherches récentes ont démontré que le cerveau a la faculté de réparer certains dommages causés par des traumatismes comme l'AVC (accident vasculaire cérébral). À l'aide de médicaments, d'exercices physiques et mentaux, les médecins aident au rétablissement en entraînant la plasticité du cerveau. En pratiquant la thérapie du mouvement contraint, les médecins encouragent d'autres régions du cerveau à prendre le relais des zones endommagées.
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En 1990, les chercheurs ont découvert que les neurones se régénèrent dans la région de l'hippocampe. Durant deux semaines environ, les neurones fraîchement créés réagissent exactement comme ceux des nouveaux-nés, créant des synapses. À ce stade, il est impossible de différencier les nouveaux neurones de ceux créés à la naissance.
Changer par la pensée

Il est à présent prouvé que le cerveau a la capacité de se modifier grâce aux pensées. On voit se développer des thérapies, par exemple la TCC (thérapie cognitivo-comportementale), qui, en rééquilibrant les connexions neuronales, réduisent certains troubles mentaux. Ces thérapies aident à réduire l'activité du lobe frontal et à augmenter celle du système limbique. Le patient est amené à reconstruire sa façon de penser.
Le bonheur ne serait-il qu'une question de savoir-faire ?

Richard Davidson, neuroscientifique à l'université du Wisconsin, a procédé à une expérience confrontant deux groupes. Chaque participant étant relié à un électro-encéphalographe : le premier constitué d'étudiants, le second de moines bouddhistes aguerris à la méditation. Ils commencèrent une méditation spécifique appelée « compassion universelle ».

Pendant la méditation, le scientifique put observer la production d'ondes gamma (signe de profonde réflexion) chez les étudiants. Ces ondes étaient brèves et rares. Chez les moines, elles étaient trente fois plus nombreuses et plus intenses. Contrôlées sous IRM, les zones de l'empathie dans le cerveau des moines révélaient une activité sans commune mesure avec celle du cerveau des étudiants.

Ce qui tendrait à prouver que l'entraînement mental pourrait amener le cerveau à verser naturellement vers le bonheur et l'empathie.

Sources :

Embrasser le ciel immense, le cerveau des génies, Daniel Tammet, éditions Les Arènes, 2008.

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