Les effets du stress sur notre organisme

Un changement dans notre environnement physique, social ou psychologique, est un signal interprété depuis les origines de l'évolution (déjà chez les insectes et les reptiles), comme un danger vital potentiel. Par exemple, l'homme préhistorique qui entendait un craquement derrière lui devait immédiatement réagir au cas où ce serait une bête sauvage. Pour ce faire, les yeux, les oreilles et les autres sens envoient au centre de la vigilance du cerveau un signal de mobilisation qui entraîne une sécrétion d'adrénaline au niveau de deux petites glandes juchées sur les reins (les glandes surrénales). L’adrénaline déclenche une dilatation des pupilles (pour mieux voir) et des bronches (pour augmenter l'apport d'oxygène), la libération de sucre et de graisse dans le sang (pour fournir plus d'énergie), une accélération de la fréquence cardiaque, une montée de la tension artérielle et une augmentation du tonus musculaire. Il s'agit d'une mobilisation coordonnée qui permet une réponse immédiate à une menace, qui aide, par exemple, l'homme préhistorique à grimper dans un arbre pour éviter un félin.

Or nos gènes évoluent moins vite que l'environnement. Si les menaces véritablement vitales sont rares dans nos sociétés, le système d'alarme, lui, ne s'est guère modifié. Pourtant, des signaux, même non perçus consciemment, peuvent déclencher une mobilisation disproportionnée de l'organisme.

Par exemple, des personnes qui regardent une image relaxante à la télévision ont une fréquence cardiaque et une tension artérielle augmentées chaque fois que quelqu'un marche à l'étage du dessus, même si elles estiment n'avoir rien entendu. Cela donne une idée du gaspillage d'énergie associé à la vie bruyante, encombrée, bousculée, que nous menons bien souvent.
Plus d'énergie brûlée: automatiquement plus de radicaux libres et, en même temps, moins d'énergie disponible pour réparer notre organisme, en particulier les membranes cellulaires et les gènes.

Le stress en excès, qu'il soit aigu ou chronique, fait donc partie des accélérateurs du vieillissement. Cela d'autant plus que le stress ne nous coûte pas seulement de l'énergie, mais aussi du magnésium, de la taurine et de la vitamine B6, sans parler des antioxydants nécessaires pour éponger le surplus de radicaux libres.

Lorsque l'adrénaline passe dans le sang et va se fixer à la membrane d'une cellule, elle délivre son message en faisant monter le niveau d'une molécule stimulante (AMP cyclique) et entraîne un afflux de calcium qui déclenche de nombreuses réactions comme la contraction des muscles et des vaisseaux. Or, I'entrée massive de calcium dans la cellule chasse du magnésium. Donc, un bruit ou un souci fait sortir une certaine quantité de magnésium des cellules, magnésium qui augmente alors dans le sang. Le sang circule, il arrive au rein, chargé de maintenir constants les niveaux de nombreux éléments circulants dans le sang. Le rein détecte un excès de magnésium. Il fait son travail: il le fait passer dans les urines.

C'est ainsi que de nombreux petits stress quotidiens - d'autant plus des problèmes plus graves - se soldent par un déficit magnésien. Plus nous perdons de magnésium, plus nous mobilisons de taurine, qui intervient pour réduire les fuites cellulaires. Mais son taux sanguin montant aussi, la taurine subit le même sort. Quant à la vitamine B6, c'est le passage du cortisol par le foie qui en consomme.

Par manque de chance, le magnésium, la taurine et la vitamine B6, sans compter les antioxydants et l'énergie elle-même, tous les composants surutilisés par le stress sont ceux-là mêmes qui sont les plus importants pour le contenir. Résultat: le stress a tendance à s'auto-aggraver. Encore un cercle vicieux !
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